La reprise dans l'industrie s'accélère dans la zone euro

La reprise dans l'industrie s'accélère dans la zone euro
mardi 1 décembre 2009 11h53


par Jonathan Cable

LONDRES (Reuters) - L'activité du secteur industriel de la zone euro a augmenté en novembre pour le deuxième mois consécutif et à un rythme plus soutenu qu'attendu, mais les divergences s'accroissent entre l'Espagne et les trois autres grandes économies de la région, montre mardi l'enquête mensuelle Markit auprès des directeurs d'achat.

L'indice PMI manufacturier est monté à 51,2 contre 50,7 en octobre, dépassant même la première estimation de 51,0 publiée il y a une dizaine de jours.

C'est le deuxième mois de suite que ce baromètre de l'activité industrielle se situe au-dessus de la barre des 50 qui sépare la croissance de la contraction. Il se situe à son plus haut niveau depuis mars 2008.

"L'élément clé, c'est l'existence d'une orientation nette à la hausse, ce qui est encourageant, mais le rythme de croissance a ralenti ces derniers temps, ce qui pourrait signifier que la reprise industrielle perd un peu d'élan", a commenté Ben May, du cabinet Capital Economics.

Néanmoins, note Howard Archer, d'IHS Global Insight, "la production industrielle devrait apporter une contribution positive à la croissance du PIB au quatrième trimestre, pour la première fois en deux ans".

La composante des nouvelles commandes dans la zone euro est montée le mois dernier à 53,8 contre 53,7 en octobre, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis août 2007. Celle de la production a retrouvé parallèlement un niveau sans précédent depuis plus de deux ans.

LA COORDINATION DE PLUS EN PLUS DIFFICILE

Cette reprise traduit entre autres un rebond marqué de l'activité en Allemagne, avec un indice PMI industriel à 52,4, son meilleur niveau depuis juin 2008, ainsi qu'en France (54,4) et dans une moindre mesure en Italie (50,1).

Mais l'Espagne reste à l'écart de ce mouvement, et accroît même son retard puisque c'est le rythme de la contraction qui s'y est accéléré en novembre, le PMI revenant à 45,3 contre 46,3 en octobre.

"Le rebond est resté emmené par l'Allemagne et la France mais il s'est élargi à d'autres pays de la zone euro, à l'exception notable de l'intensification de la récession en Espagne", explique Robs Dobson, de Markit.

"A l'avenir, la coordination de la politique monétaire sera compliquée si l'Espagne reste à la traîne de l'ensemble de la région."

La Banque centrale européenne (BCE), qui réunit jeudi son conseil des gouverneurs, devrait maintenir pendant plusieurs mois encore des taux d'intérêt historiquement bas, à 1,0% pour le principal d'entre eux, mais le débat est déjà largement entamé sur l'opportunité et le calendrier du retrait annoncé des mesures de soutien à l'activité économique et au crédit.

Parmi les facteurs alimentant ce débat, le premier chiffre de l'inflation dans la zone euro en novembre, publié lundi, a montré une hausse de 0,6% sur un an des prix à la consommation, nettement inférieure au niveau de 2% servant de référence à la BCE.

L'autre motif de préoccupation reste évidemment le chômage: l'enquête PMI montre que les suppressions d'emplois se sont accélérées en novembre.

De son côté, Eurostat a fait état mardi d'une stagnation du taux de chômage des Seize à 9,8% en octobre, son plus haut niveau depuis 11 ans.

En dehors de la zone euro, le secteur manufacturier britannique a subi en novembre un ralentissement inattendu, l'indice PMI reculant à 51,8 contre 53,4 en octobre.

Version française Danielle Rouquié et Marc Angrand