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La zone euro s'accorde sur un modèle inédit d'aide à la Grèce Empty La zone euro s'accorde sur un modèle inédit d'aide à la Grèce

28/3/2010, 2:41 pm
Bruxelles Bureau européen

La volte-face contrainte de Jean-Claude Trichet en dit long sur l'ambiance. La zone euro avait à peine adopté un mécanisme de soutien à la Grèce négocié de haute lutte que le président de la Banque centrale européenne (BCE) s'est dit "satisfait" d'un accord sobrement qualifié de "fonctionnel". Pour lui, les Etats ont "pris leurs responsabilités". Inédit dans l'histoire de la zone euro, le plan se compose de prêts bilatéraux, mais aussi de crédits du Fonds monétaire international (FMI), une perspective présentée comme une "humiliation" par M. Trichet depuis le début de la crise grecque.


En réalité, M. Trichet a fait le service minimum pour soutenir le compromis forgé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Depuis des jours, agacé par la tournure des événements, le patron de la BCE, garant de la stabilité de l'euro, met en garde contre le recours au fonds piloté depuis Washington pour régler un problème interne : "Si le Fonds monétaire international ou une quelconque instance que ce soit exerce à la place de l'Eurogroupe, à la place des gouvernements, leur responsabilité, c'est évidemment très très mauvais", a-t-il encore lâché dans un entretien enregistré un peu avant les ultimes tractations pour la chaîne Public Sénat.

Jeudi, les dirigeants de la zone euro, qui se déchiraient depuis des jours au sujet du malade grec, n'ont pas suivi les conseils de M. Trichet. Une grande première depuis le début de la crise financière. Entre Mme Merkel et M. Sarkozy, la cause est même vite entendue.

Après deux heures de tête à tête, le président français se rallie définitivement à l'idée de laisser le FMI intervenir, contre la promesse de la chancelière allemande de signer un chèque, si besoin.

M. Sarkozy obtient que l'enveloppe soit "majoritairement" financée par les prêts européens, le FMI apportant une contribution "substantielle", comme exigé par Mme Merkel.

Le plan doit permettre de voler au secours d'Athènes, ou de tout autre pays en proie à des difficultés "très sérieuses". Georges Papandréou, qui s'impatientait, est rassuré : "L'Europe et la Grèce sortent plus fortes de cette crise", juge le premier ministre grec.

Par ailleurs, la chancelière pousse son avantage sur une autre des conditions qu'elle a posées pour bouger : elle empoche un accord de principe pour durcir la discipline budgétaire de l'Union, tandis que M. Sarkozy se targue de voir son idée de "gouvernement économique" mentionnée dans l'accord final afin de renforcer la coordination au sein des Vingt-Sept.

Un groupe de travail doit faire des propositions en ce sens d'ici à la fin de l'année : meilleure prévention des dérapages et sanctions seront à l'ordre du jour. Le compromis franco-allemand sera entériné un peu plus tard à l'unanimité lors d'un sommet des dirigeants de la seule zone euro, présidé par Herman Van Rompuy.

Le président du conseil, qui a joué ces derniers jours les intermédiaires en compagnie de celui de la Commission, José Manuel Barroso, apporte lui aussi sa bénédiction au mécanisme. Pour lui, crédits du FMI et prêts bilatéraux seront actionnés "simultanément".

En fait, aucun calendrier n'a été présenté, ni aucun montant annoncé. Le compromis ne précise pas non plus le rapport de force entre le FMI et la zone euro. D'après plusieurs délégations, les Européens apporteraient environ deux tiers du plan, le Fonds monétaire, le tiers restant. De source officieuse, le dispositif pourrait ainsi représenter au total entre vingt et trente milliards d'euros.

Surtout, il n'est pas non plus exclu que le FMI soit le premier à intervenir, en raison de la complexité du déboursement des prêts européens : à la demande de Mme Merkel, il est entendu que le mécanisme de soutien de la zone euro ne serait déclenché qu'en "dernier recours".

La décision sera de surcroît prise à l'unanimité de l'eurogroupe sur la base d'une évaluation de la Commission et de la Banque centrale européennes. Les versements à la Grèce, ou à tout autre pays soumis à un "très fort stress" sur les marchés, seront assortis de conditions rigoureuses.

"La zone euro prend son destin en main", a plaidé M. Sarkozy devant la presse. Pour l'entourage du président français, ce dispositif doit avant tout dissuader toute spéculation contre la Grèce. "Je suis confiant dans le fait que le mécanisme décidé aujourd'hui n'aura normalement pas à être activé, et que la Grèce va progressivement regagner la confiance des marchés", a assuré Jean-Claude Trichet, en fin de soirée. Pour lui, le modèle, désormais, c'est l'Irlande, qui met elle aussi en oeuvre un plan drastique d'économies sans le moindre soutien extérieur. Une façon d'éviter l'assistance financière du FMI ?




Extrait Le Monde
Philippe Ricard
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