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La bulle des cartes de crédit menace toujours d'éclater Empty La bulle des cartes de crédit menace toujours d'éclater

29/11/2009, 1:30 am
Aux Etats-Unis, vivre à crédit est la règle pour une majorité de gens.


Après la descente aux enfers des prêts hypothécaires à risque (subprimes), les experts de la finance prédisaient l'éclatement de la bulle des cartes de crédit. Plus d'une année après l'effondrement des marchés, qui en parle encore ? Tour d'horizon.

«Mieux vaut se coucher tôt sans manger plutôt que de s'endetter». Il y a deux cents ans déjà, Benjamin Franklin prévenait ses concitoyens contre les dangers de la vie à crédit. Rares sont ceux qui l'ont entendu.

Entre temps, la surconsommation a généré une dette liée à la plastic money (argent plastique) qui avoisine les 1'000 milliards de dollars.

Plus de 60% des quelque 110 millions de foyers américains ont des crédits à la consommation sur le dos. 20% des ménages ne parviennent plus à réduire le montant de leurs dettes, ni même à faire face aux intérêts galopants et pénalités de retard assénés par les banques émettrices.

Outre-Atlantique, la classe des bas à moyen revenus (30'000 à 100'000 dollars annuels) dispose en moyenne d'une dizaine de cartes de crédit pour une dette estimée à quelque 10'000 dollars.

La crise financière et le chômage (près d'un million d'emplois perdus), ont encore assombri le tableau. Désormais, les cartes de crédit servent aussi à faire face à des besoins vitaux.
La loi de la tentation

Malgré des taux d'intérêts exorbitants, la tentation de recourir au crédit reste grande. Les credit teaser que font miroiter les banques, comme la gratuité du crédit les trois premiers mois, la reprise sans frais des dettes cumulées sur d'autres cartes, des bons d'essence gratuite, des miles de compagnies aériennes offertes, etc. présentent un grave danger.

Cette folie du crédit «pousse les plus démunis à requérir de nouvelles cartes et partant, à contracter de nouvelles dettes pour régler des achats de première nécessité, comme de la nourriture. Nos récentes recherches le démontrent clairement», révèle José Garcia, directeur de la recherche auprès du think tank Demos, à New York, et auteur de plusieurs rapports sur la question, interrogé par swissinfo.ch.

Mais le piège se referme vite. Au moindre dépassement du seuil de crédit autorisé, les taxes de pénalités s'abattent sur le débiteur et les taux d'intérêt de retard prennent l'ascenseur, allant même jusqu'à dépasser les 30%.
Situation alarmante

Une spirale qui conduit des dizaines de milliers de personnes au bord du gouffre. Mais en attendant, cette bombe à retardement, qui devait emboîter le pas à celle des subprime, n'a (toujours) pas explosé.

Rares sont les experts contactés par swissinfo.ch qui acceptent de jouer les devins et de livrer un pronostic. Comme si le monde de la finance préférait, pour l'heure du moins, tourner son attention vers d'autres horizons. Et les coulisses de l'industrie des cartes de crédit sont particulièrement opaques.

Pour Cédric Tille, professeur à l'Institut de Hautes études internationales et de développement à Genève et ancien collaborateur de la Réserve fédérale américaine, la situation demeure très préoccupante. «Je ne doute pas que mes anciens collègues de la Fed' suivent les développements de très près. Les défauts de paiements sont montés en flèche au dernier semestre !», lâche-t-il.
La puissance des lobbies

Alors, la bulle va-t-elle finir par éclater ? «Tout dépend si les banques émettrices ont adossé leurs pertes à des obligations titrées, détenues par d'autres investisseurs comme des hedge funds ou des caisses de pension. Dans ce cas, les investisseurs pourraient déclencher une spirale négative en tentant de se débarrasser de ces crédits tous en même temps», explique le professeur.

De son côté, José Garcia compte sur les démarches entreprises par le gouvernement Obama pour freiner la tendance et endiguer le marasme des emprunteurs.

«Le Congrès a récemment accepté une loi qui doit permettre de réguler le marché en fixant les taux d'intérêts et en interdisant certaines méthodes de marketing. Mais cela ne suffira pas, il faudra accompagner ces changements par des mesures de soutien aux familles les plus touchées», prévient-il.

«Les capitaux alloués ces derniers mois aux banques par le gouvernement ont aussi soulagé le secteur. L'industrie des cartes de crédit est, et reste très lucrative et il y a peu de chance pour que les puissants lobbyistes actifs à la Maison Blanche la laissent sombrer», ajoute le chercheur new-yorkais.
Prudence helvétique

En Suisse, les quatre principaux émetteurs de cartes de crédit (UBS, Swisscard, Viseca et Cornèr Bank), observent la situation américaine en se félicitant de leur méthode: passer les candidats à une carte de crédit au crible fin avant de leur attribuer un sésame de plastique.

«Comme le taux d'intérêt prélevé doit financer le risque, nous veillons tout particulièrement à ce que nos clients disposent des moyens nécessaires pour régler leurs factures», explique Bettina Freihofer, chargée de la communication chez Viseca.

Pas question non plus de pratiquer des taux usuraires comme c'est le cas outre-Atlantique. «Le taux maximal fixé par la loi est de 15%», rappelle-t-elle. Un système payant puisque plus de 90% des clients de Viseca règlent l'intégralité de leur dû à la fin du mois et que «les clients en retard ou en défaut de paiement se comptent en pour mille seulement», se réjouit la porte-parole.

En attendant, le temps presse. Les économistes prévoient que si le dossier du financement de la santé en chantier en ce moment aux Etats-Unis, n'est pas réglé au plus vite, un nombre grandissant d'Américains - et parmi eux une majorité de retraités - seront mis en faillite. Car là-bas, les cartes de crédit servent aussi à régler la facture du médecin.

Nicole della Pietra, swissinfo.ch
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