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Springfellow-Hawk
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Stress , bourse avec cortex préfrontal  Empty Stress , bourse avec cortex préfrontal

29/6/2010, 4:27 am


Lundi 21 Juillet 2009, les médias Français et internationaux faisaient leurs choux gras du jour avec la commémoration de l’anniversaire du premier pas de l’homme sur la lune.
Ce jour là, j’ai vibré ... j’ai passé la soirée sous le coup d’une griserie peu commune.
La fièvre qui me broyait tenait au fait que je venais de découvrir que les partisans de la théorie du complot démontraient, avec efficacité, et par le biais d’arguments troublant, que l’homme n’avait jamais foulé du pied le royaume des Sélénites !

Ce n’est pas en bourse que l’on entendrait ce genre de méprisantes constructions intellectuelles.
Qui croirait des sornettes comme par exemple : que JP Morgan Chase Bank posséderait des milliards de dollars en vente à découvert sur l’or ? Pardon, des trillards accumulés depuis 30 ans dites-vous ?
Qui donnerait du crédit à ceux qui affirment que les Emirats Arabes (2nd investisseur privé US juste derrière les Chinois) furent prévenus plusieurs jours à l’avance de la débâcle de Lehman Brothers afin de limiter leur exposition au bankrun ?








Qui donc écouterait le quidam affirmant que, oh shocking, le premier paradis fiscal d’Europe est la City de Londres ?
Qui accorderait crédit au pauvre erre déblatérant que les Etats du monde entier renflouent les banques avec de l’argent qui n’existe pas mais que l’on imprime juste pour l’occasion ?
Quel individu normalement constitué pourrait croire que les banques Françaises n’ont plus le cash pour faire face à un retrait groupé de l’ensemble des déposants à hauteur de 10% de leurs capitaux ?
Non, vraiment, il n’est pas sage, ni sain de penser ainsi !
Le monde de la finance est altier. Ici points de manants obtus qui jetteraient des regards furtifs et troublés à des alentours inquiétants ...
Que non pas. Passons au cœur de mon propos.

Face aux bouleversements qui nous affectent, j’ai acquis deux convictions profondes que je souhaite partager avec vous.
Il y a tout d’abord l’idée que la vérité des faits est rarement portée à la connaissance du grand public.
Ensuite, il y a le constat que les découvertes scientifiques et techniques stupéfiantes ne sont qu’occasionnellement connues avec rapidité par les masses populaires.
Bien entendu, ces réflexions concernent aussi, vous allez le voir : vous, votre cerveau ... ainsi que votre argent.
Le stress est le compagnon obligé de tout intervenant sur les marchés financiers.
En fait, dés lors que l’on gère son propre argent, on se retrouve derechef confronté à cette douleur incessante, usante, et inaliénable.
Les connaissances sur le stress ont un lien étroit avec mes les deux convictions énoncées précédemment.
Car, les chercheurs en savent beaucoup plus sur le fonctionnement du stress que ce qui est connu du grand public et que l’on véhicule au sein des médias.
On sait tout cela depuis plus de 10 ans, mais, il n’y a étrangement aucune diffusion réelle de ce savoir au sein des masses.

Le stress trouve sa source au sein d’un amas de cellules nommées le cortex préfrontal. Pour situer approximativement l’endroit, il suffit de visualiser au sein du front, la zone du cerveau comprise entre les sourcils et le début de l’implantation des cheveux ... il en va ainsi pour les chauves aussi. Qu’on se le dise !
Il s’agit là d’une des couches parmi les plus évoluées de nos encéphales.
Et, la valeur n’attendant pas le nombre des années, il s’agit de considérer que le cortex préfrontal est aussi une jeune pousse.
La plupart des espèces n’en possèdent pas, et, en ce qui concerne l’homo sapiens sapiens, son développement n’est que très récent au regard d’autres ensembles corticaux.
Jeune pousse disais-je ... et partie noble aussi !
Car, cette zone cache d’exceptionnelles capacités de traitement logique, et d’analyse.

Le cortex préfrontal est l’antre en laquelle infusent toutes les informations, et en laquelle nous les intégrons en des constructions abstraites dites intelligentes.
Le débat fait rage pour définir la nature des intelligences, et leurs centres respectifs. Cependant, il semble acquis que le cortex préfrontal abrite la majeur partie de ce que
le grand public reconnaît sous le vocable d’intelligence pure ... et aussi le stress qui vous statufie à l’instant de couper vos pertes !
La légende populaire veut que cette zone ne produise son effort que sous une pression consciente d’activation.
On ne trace pas les plans d’une maison sans se donner consciemment à la tâche, n’est ce pas ?
Pourtant, depuis une décennie déjà, on sait que cela est faux de pied en cap.

Ce sont les travaux d’Antonio Damasio, le neurologue Américain pape de la finance comportementale qui mit cela en évidence dès la fin des années 90.
Et, des recherches datant de 2006 confirment ce résultat extraordinaire : le cortex préfrontal réalise les opérations les plus importantes pour la réflexion et la prise de décision en « sous marin », c'est-à-dire hors du champs de nos consciences.

J’évoquais cette incroyable information au chapitre 3, bourse et intuition, de mon livre « Comprendre les émotions qui interviennent dans le trading » aux Editions Edouard Valys.
Ainsi, en bourse, pardonnez cette prophétie qui émoussera vos énergies d’apprentis traders, il est quasiment impossible d’apprendre la gagne « à la manière des meilleurs » en les écoutant, en les singeant, car une grande partie du logiciel n’est pas accessible à son protagoniste.
Leur programme délivre de très bons résultats, et cela, probablement sur la base d’un hardware dysfonctionnel ... et c’est tout ... impossible d’en dire d’avantage, impossible d’en savoir plus.
Les traders de talents donnent des explications, mais il leur échappe l’EXPLICATION.
Comment cela est-il possible ? Et, en quoi ce processus inconscient est-il lié au stress ?
Alors, suivez moi bien, le voyage est relativement long, mais le paysage révélé est inconnu du grand public, et, sa beauté, son étrangeté pourraient bien vous couper le souffle.

Les psychologues ont prouvé, contre toute attente, que plus une situation est complexe, plus la prise de décision requiert des processus de traitement manifestement inconscients.
Un ouvrage méconnu, mais tout aussi jouissif que hilarant à la lecture, illustre bien ce point : « La baignoire d’Archimède » de Sven Ortoli et Nicolas Witkowski.
On y mesure que de nombreux savants produisirent des pensées marquantes ... sans réfléchir réellement, sans activation de la partie cognitive et consciente du cerveau ; par exemple, Kekulé et la structure du benzène, Newton et sa pomme, Moreno et la carte à puce, Archimède et sa formule, Mendeleïev et son tableau, mais aussi Poincaré, Einstein, Tesla ...

La production inconsciente d’idées remarquables est une constante de la nature humaine qui s’affranchit du temps, de l’espace, du domaine, et de la culture.
La plume aussi acérée que son œil, Claude Levy Strauss produisait au siècle dernier le constat suivant : « L’essence des choses semble devoir nous rester hors d’atteinte, sauf par le biais de vieux bricolages inconscients que le savant consent à restaurer de temps en temps pour nos usages ».
Le cortex préfrontal sait livrer des solutions simples à des problématiques complexes sous forme de jaillissements, sous forme de sensations, ou d’instincts.
Les passionnés de l’étonnant Nietzsche savent tous qu’il fonctionnait ainsi pour la production de ses aphorismes transcendants.
Cela fit de lui un sur-homme de la pensée, une star de l’exploitation du cortex préfrontal ...
Nietschze est un accident dans l’histoire des hommes. Il vint parmi nous, comme nous le verrons plus loin, trop tôt, bien trop tôt, car il se brûla avec sa propre lave en fusion et finit comme un poulpe échoué les 10 dernières années de sa vie.

Pour le day-trader discrétionnaire que je suis, le moment de l’entrée en position est souvent le sujet d’un flash, d’une intuition, d’un pressentiment qui ne sont que la partie visible de l’iceberg titanesque des raisonnements complexes, inconscients, produits au sein du cortex préfrontal.
Je me souviens d’un livre sur le trading aux Editions Edouard Valys en lequel un trader à succès délivrait un message identique : « Bon, ben là, j’y vais, juste pour voir. Quelque chose me dit qu’il faut y aller. Je le sens bien ».

Le stress est le message envoyé au corps par le cortex préfrontal pour le prévenir que la terre va trembler.
Pour l’ensemble du règne du vivant, le stress découle de l’activité des zones « grégaires » du cerveau, et, il en allait ainsi dans la vie des hommes jusqu’à récemment.
Pour l’homme moderne, le stress résulte pour l’essentiel de processus neurocognitifs plus élaborés que ceux qui s’expriment dans le cas basique de la peur du lion.
Le stress est aujourd’hui le produit des interactions complexes et changeantes comme l’éclair entre des individus, des technologies, des principes de fonctionnement, ou des prises de décisions alambiquées.

Dois-je acheter des actions Thomson en environnement hyper spéculatif lié aux pertes d’exploitation ?
Comment gagner de l’argent en travaillant la parité monétaire Euro/Yen ?
Ma plateforme de trading est en panne, comment couper au plus vite mes positions ?

Ainsi, le stress est-il, à l’instar du dieu Hermes, un messager.
Rappelons, pour pousser la comparaison, que Hermes conduisait aussi les âmes en Enfer ...
Mais, de quoi exactement le stress est-il donc le commissionnaire ?

Les travaux les plus aboutis sur le sujet mettent en lumière que le cortex préfrontal traduit par le biais du stress une inadéquation entre l’individu et la modification de son milieu.
Ces recherches montrent aussi que le simple fait de rationaliser un problème contribue instantanément à diminuer le stress.

Jetez un coup œil aux forums internet des actionnaires d’Alcatel Lucent par exemple. Vous verrez que les gens passent leur temps à produire des justificatifs cohérents, et rationnels à la prise de risque.
Les titres des posts sont sans ambiguïté à ce sujet : Pourquoi j’ai acheté ? Comment elle va exploser ! Tout est là pour le big up ! Ici, le détail des comptes ! La stratégie du groupe dans le détail ...
En agissant ainsi, les investisseurs jettent une couverture mouillée sur l’embrasement des neurones de leur cortex préfrontal.
Dans un précédent papier concernant la peur et le fonctionnement de l’amygdale cérébrale, j’exprimais cette vérité physiologique « Pour lutter contre la peur, il faut communiquer » ... tous les traders indépendants souffrent de ce manque, et toutes les femmes savent cela ...
Vous pouvez désormais rajouter à votre bréviaire : « Pour faire baisser le stress, il suffit de s’abandonner à la réflexion ».
Certains psychologues nomment joliment cela : la sublimation.

Ceux qui auront suivi mon propos jusqu’à ce point ne manqueront pas de se poser la question suivante en faisant une courte pose méditative : « Pourquoi le cortex préfrontal n’explicite-t-il pas clairement son message plutôt que d’œuvrer de manière diffuse et quasi inconsciente ? ».
La réponse est adamantine.
Le cortex préfrontal serait frappé, ni plus, ni moins, d’immaturité fonctionnelle en vertu de son jeune âge rapporté aux autres zones séculaires du cerveau.
Cette jeunesse se matérialise par une difficulté à livrer un résultat dans la langue immémoriale des autres parties du cerveau.

La mondialisation, avec son cortège de changement, de remise en question, d’annulation des existants, d’obsolescence des repères, impose des modifications perpétuelles de contexte à toutes les catégories sociales.
Pendant des millénaires, l’homme a fonctionné essentiellement par le biais du mode limbique conscient. C'est-à-dire, et pour simplifier, celui que l’on met tant en valeur par le biais des études scolaires modernes.
Il faut désormais s’adapter, toujours, encore ... toujours plus vite ... la cascade glaciale du stress déferle alors avec son cortège d’effets psychosomatiques anesthésiants que l’on commence seulement de comprendre.
Dans ce monde chahuté, le cortex préfrontal détecte la contradiction, bien en amont, hors du chemin conscient, entre les habitudes, et la nécessité de changer ... ici et maintenant ... demain et pour toujours. Cela accouche d’un stress structurel qui s’exprime continuellement.

Sur les marchés financiers, les outils, les habitudes, les intervenants, les règles changent plus qu’ailleurs, de façon plus véloce, et de manière bien plus globalisée qu’en nulle autre activité.
Depuis un an, les records de toutes sortes pleuvent sur les marchés, et éparpillent façon puzzle dirait Audiard, tous les référentiels établis patiemment par les chartristes : plus gros volumes de transaction, plus rapide chute des marchés, plus fort rebond de l’histoire, plus grand nombre de support enfoncés dans un journée, plus grand nombre de bougies à la baisse, etc ...

Au sein de cet environnement Brownien plus que jamais non prédictible, il y a une bonne nouvelle : les traders star d’hier et d’aujourd’hui ne seront pas ceux de demain.
Vous gagnez beaucoup, et cela de manière spectaculaire.
Alors, plaquez tout ! Vous êtes à votre zénith.
Votre cortex préfrontal ne vous délivrera bientôt plus les bonnes infos, et vous perdrez tout, déboussolés, anéantis, sans en comprendre le pourquoi.
Vous êtes un perdant sur les marchés ... soyez en aise.
Car, votre apogée va survenir ... de nouvelles règles apparaîtront bientôt.
Elles seront éventuellement exceptionnellement bien adaptées au langage inconscient de votre propre cortex préfrontal.
Le cortex préfrontal est une structure inachevée, imparfaite, mais en devenir.
L’humanité progresse lentement vers un stade préfrontal mature.
Cela ne se fera pas du jour au lendemain.

L’aventure ne fait que commencer. Tendanciellement, elle devrait logiquement mener
notre race au plus haut des belles valeurs humaines ... celles qu’imaginait les illuminés « New Age » des années 70.
Mais, il convient aussi de s’imprégner des conséquences du vent contraire suivant :
l’Univers actuel, en lequel l’individu est condamné à la polyvalence, à l’adaptation, au renoncement des principes, et à la versatilité est un poison pour le cortex préfrontal qui requiert une maturation lente, sans bourrasques déstabilisatrices.

La bourse est le meilleur moyen de connaître l’Homme qui est en vous.
Se battre contre le marché, c’est mettre ce grand Homme à l’épreuve.
Mais, vivre comme nous le faisons, sous le joug des contraintes modernes, c’est prendre le risque, quasi certain, d’effacer à jamais cet être sage qui cherche à germer en nous.

C.Gautheron ( independant Fr )
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Stress , bourse avec cortex préfrontal  Empty extraits : Bourse et art de la chasse

12/7/2010, 1:38 pm
Bourse et art de la chasse




Le trader : un chasseur moderne héritier de talents archaïques

Quelles sont donc les qualités d’un bon trader ?

Par le biais de ce chapitre, je tenterai de donner à cette interrogation une réponse très personnelle, et je l’espère originale.

Au terme de nombreuses recherches, j’ai mis en exergue de multiples facteurs psychologiques, physiologiques et comportementaux qui affectent la performance du trader, mais je reste indéterminé sur la hiérarchie de ces points.

Quelle est le plus saillant ? Quel est le plus mineur ?

En fait, à défaut de saisir la nature exacte du comment, j’ai fini par être fixé sur la nature du quoi !

Le trader est semblable à un plat de spaghettis : son cheminement intellectuel est la résultante d’un ensemble de facteurs simples, intriqués de manière complexe, dont le général dispose de sens, mais pour lequel le particulier est tordu …

Trêve de plaisanterie, à cette même question, tous les chercheurs coincent à trouver une réponse simple et satisfaisante.

Le trader est comme la divinité Romaine Janus qui possédait une seule tête mais deux visages opposés.

Le trader est à la fois un opérateur : il passe à l’action, et un analyste : il cherche les bonnes valeurs.

Elaborer des hypothèses, les vérifier, donner de la cohérence à des informations disparates pour en déduire des principes génériques, ce sont quelques unes des grandes lignes du travail du trader.

A ce petit jeu, certains sont considérablement plus habiles que les autres.

Des études récentes de psychologie suggèrent que les aptitudes si particulières du trader sont héritées d’une autre, plus ancienne : celle des chasseurs du Paléolithique qui analysaient les traces du gibier, et en tiraient des règles efficaces pour la traque.

L’activité de trading, au regard de l’histoire l’évolution des gènes, est une activité trop récente pour avoir creusé un quelconque sillon au sein de nos encéphales.

Les qualités exceptionnelles du trader à succès reposent fatalement sur un autre processus cognitif plus ancien, en l’occurrence, celui de la chasse … un trait de personnalité inné que le tarder exploite inconsciemment à son avantage.

De nombreuses recherches suggèrent aujourd’hui que les fondements cognitifs de l’esprit du chasseur datent des débuts de l’évolution de l’homo sapiens … nous voilà projetés 100 000 ans dans le passé.

Les hommes de Neandertal, moins bien dotés à cet égard que nos ancêtres directs les hommes de Cro-Magnon, disparurent en ne nous laissant comme unique testament que quelques traces fossilisées de leur fugace passage.

Les anthropologues modernes nous enseignent que la chasse fit faire un bond considérable à l’homme dans son évolution.

En effet, la chasse en fournissant une alimentation carnée récurrente contribua à l’augmentation du volume cérébral.

Quelques traces autour d’un point d’eau, quelques feuilles retournées au pied d’un arbre, quelques végétaux spécifiques à un endroit, une configuration de terrain particulière, sont des indices indiquant par où un animal est passé, par où d’autres passeront.

L’homme primitif savait lire une grande diversité de signes. Il malaxait adroitement ces informations dans son esprit pour diriger sa chasse et la rendre fructueuse.

Nos ancêtres chasseurs acquieraient des données, et ils les compilaient. Ils élaboraient des hypothèses, puis les vérifiaient.

Ces chasseurs devaient spéculer sur les comportements et la psychologie de différents animaux. Ils devaient prendre en compte des phénomènes qui échappaient à leur vue, mais qui avaient des répercussions notables sur le résultat de la chasse … c’est le même genre d’opérations que pratiquent quotidiennement les traders … eux aussi pour se nourrir !

Les anthropologues travaillant en Afrique nous rapportent qu’à l’instar des Inuits qui possèdent plus d’une trentaine de mots pour désigner la couleur et la texture de la neige, les chasseurs Africains disposent d’une vingtaine de mots pour distinguer la personnalité de leurs proies, et adapter leur stratégie en conséquence.

Le monde de la finance et du trading dispose aussi de son jargon spécifique et très étendu !

Pour les chasseurs Africains, le déchiffrage des traces, l’estimation des comportements de fuites, la projection des modes de survie des proies est un exercice de haute volée.

Un adulte normal n’y excelle généralement pas avant l’âge de 40 ans, tandis que la durée moyenne de vie n’est guère supérieure …

Un jeune chasseur de moins de 20 ans possède déjà une grande expérience de la chasse, mais il ne ramène, en quantité, qu’un quart des proies débusquées par un chasseur expérimenté.

Et pourtant, le jeune est plus véloce, plus puissant que ses aînés.

La différence entre les deux générations réside en le temps que requiert l’établissement d’une banque de données de situations, puis en la faculté innée, ensuite travaillée, d’exploiter ces informations le moment venu.

Si l’on se base sur ces considérations, un bon trader serait un vieux trader … plutôt vrai … à condition qu’il ne soit pas encorné par un brusque revirement de marché avant ses vieux jours !

Le trader, tout comme le chasseur, configure ses actes sur la base des indices qu’il a noté, et qu’il traduit ensuite en la probabilité de survenue d’un évènement futur.

Cela permet d’anticiper les situations favorables. Le trader et le chasseur, l’un comme l’autre, sont confrontés au dilemme d’avancer sans jamais aucunes certitudes.

Un psychologue de l’Université de Fresno en Californie, a montré que l’aptitude à reconnaître des traces d’animaux est un don instinctif de l’être humain.

L’homme mémorise particulièrement bien tous les signes qui sont typographiquement assimilables à des empreintes d’animaux.

De plus, on notera la fascination que les enfants possèdent pour les jeux de devinettes mettant en scène des empreintes de pas d’animaux qu’il s’agit pour eux de reconnaître.

C’est d’ailleurs cette capacité de reconnaissance des traces que certains anthropologues tiennent pour être le ferment de la lecture et de l’écriture.

Les aires cérébrales mobilisées pour la lecture et l’écriture ont pour support les mêmes aires que celles mobilisées par le décryptage des empreintes d’animaux.

On situe cet endroit dans ce que l’on appelle le gyrus angulaire, une circonvolution du cerveau située dans le lobe pariétal … c'est-à-dire à l’arrière du crâne, approximativement dans la zone ou une tonsure apparaît parfois dans la chevelure.

Au sein des tribus aborigènes d’Australie, les enfants apprennent le décryptage des empreintes et les rudiments de la chasse à … l’âge ou les petits Français apprennent la lecture … on stimule des aires cérébrales identiques au même état de maturité !

Au sein des sociétés archaïques, tout le monde n’était pas un surdoué du pistage.

Quelques experts chasseurs suffisaient à assurer la subsistance de toute la communauté.

D’après les lois de l’évolution, les chasseurs les plus performants auraient dû avoir plus de chances de survie, et donc de descendance portant leurs gènes.

Bref, nous devrions tous être les enfants de chasseurs champions, et nous devrions tous être de grands traders.

Il n’en est rien. D’où vient ce paradoxe ?

En fait, la solidarité sociale n’a pas permis cela.

La structuration des groupes humains fit que ses membres se spécialisèrent très tôt chacun sur des sujets d’excellence, puis ils mirent en commun le résultat du travail de chaque expert.

Ainsi, un individu (notre chasseur) nourrissait le groupe, tandis qu’un autre l’habillait, qu’un autre l’abritait, qu’un autre le défendait, qu’un autre en cultivait la terre, et ainsi de suite pour l’ensemble des fonctions nécessaires à la survie du groupe.

Bref, le chasseur ne retirait pas l’avantage stratégique gagnant que l’on aurait pu attendre de son talent du fait de sa socialisation, et du partage inter groupements.

Cependant, il n’en est pas de même pour le trader à succès moderne.

Son argent, ses caractéristiques intellectuelles, son statut social sont des atouts évidents : il dispose des faveurs des femmes qui chercheront en lui la sécurité pour elles mêmes, et leur progéniture.

Le trader à succès moderne peut donc transmettre son patrimoine génétique avec plus de succès que la moyenne.

Le métier a de l’avenir, mais il y aura de plus en plus de compétiteurs sur les rangs.

Finalement, les gènes du chasseur archaïque finiront par triompher et s’imposer dans le monde moderne sous le déguisement inattendu du trader à succès.

Mais, une communauté de destin unira toujours le chasseur au trader.

Un vieux proverbe Malinké dit « Le chasseur rencontre le gibier là où ils n’ont pas pris rendez-vous ».

Le trader rencontrera toujours sa plus grosse perte là où il n’a pas pris rendez-vous avec !



Christophe Gautheron
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Stress , bourse avec cortex préfrontal  Empty Bourse et erreurs

12/7/2010, 1:44 pm


Apprendre de ses erreurs pour rester vivant sur le marché … constitutionnellement impossible pour certains

Gagner de l’argent de manière récurrente sur les marchés financiers nécessite de faire de nombreux essais afin de découvrir son propre style de trading.

Cette période est celle de tous les espoirs, de toutes les déceptions qui s’alternent avec une irrégularité mettant à l’épreuve le talent, le sens du marché, le courage, la persistance, et l’endurance du trader.

Pour quelques un le succès est au rendez vous relativement rapidement … c'est-à-dire au bout de tâtonnements qui durent de 2 à 5 ans.

Pour de nombreux intervenants la décennie est une unité de temps plus courante … le temps de traverser des marchés en congestion, de se frotter à des contextes fortement haussiers, puis d’expérimenter la brûlure d’un krach !

Mais, pour de nombreux expérimentateurs, le succès ne sera jamais au rendez vous !

Et oui, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : il existe des individus pour lesquels il sera quasiment impossible de faire fructifier un patrimoine dans l’arène du chaos déterministe des marchés financiers.

Ce plafond de verre n’a rien à voir avec des limitations financières, mais plutôt avec une configuration mentale inadéquate et spécifique : la difficulté à tirer les conséquences opportune de ses erreurs.

En effet, pour s’exprimer pleinement sur les marchés boursiers, il est important d’apprendre de ses erreurs.

En la matière, un article récent publié dans le magazine Science : « Genetically determined differences in learning from errors » démontre formellement que nous ne sommes pas également doués en ce domaine.

Un gène récemment découvert par des chercheurs de l’institut Max Planck de Leipzig détermine l’orientation du résultat des performances soumises à des processus itératifs.

Le gène incriminé assure la production dans le cerveau d’une molécule (nommée récepteur de la dopamine D2) destinée à tapisser la paroi de certains neurones.

La représentation en grande quantité de cette molécule assure la qualité de la fluidité de l’information nerveuse.

Cette particule chimique est synthétisée en bien moindre concentration chez les mauvais apprenants .

La conséquence de cette aridité est que le circuit neuronal qui permet d’ajuster ses choix en fonction des expériences ne s’active que fort peu.

Chez les bons apprenants , ce circuit neuronal magique nommé cortex frontal postéro-médian (aidé des ganglions de la base) s’active dans un grand feu d’artifice.

L’écrivain Paulo Coelho notait qu’il n’y a qu’une manière d’apprendre, c’est par l’action !

Ce n’est pas faux, pour beaucoup d’entre nous.

Mais, aussi injuste que cela puisse paraître, et quel que soit le zèle qu’ils y mettent, certains n’obtiendront jamais les résultats escomptés, ou des succès à la hauteur de leur engagement.

Le plus grave, c’est que la version désavantageuse du gène qui est à l’œuvre chez les mauvais apprenants porte en son sein une pilule de cyanure mortelle.

En effet, cette variante serait en outre responsable de conduites addictives .

Ainsi, ce gène diabolique empêcherait ceux qui en sont dotés de prendre conscience des conséquences néfastes de leurs actes … de nombreuses misères s’expliquent ainsi par la génétique sur les marchés financiers … je perd … je m’accroche … je perd … je m’accroche … et un jour je disparais sans capital.

Dans la vie, il n’y a pas que les neurosciences, ou les mathématiques financières, il y a aussi la philosophie, ou la poésie … et, j’aime à me rappeler ces quelques mots du prix Nobel de littérature Rabindranath Tagore « si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors ».

Les erreurs sont le chemin d’excellence vers de belles valeurs qui donnent du sens à la vie, et c’est peut être ici, la conséquence la plus douloureuse du gène défaillant des mauvais apprenants : ils n’atteindront jamais l’éveil en bourse !



Christophe Gautheron
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Stress , bourse avec cortex préfrontal  Empty Droit de réponse - bourse et stress

20/7/2010, 12:02 am

A propos du cortex préfontal , et localisation et cheminement du stress

le cortex préfrontal est bien impliqué dans la prise de décision, mais aussi sur la planification d'une tache (en gros comme la réalisation d'un algorithme).
Mais le cortex préfrontal (PFC) n'est pas la source du stress! Si vous lisez les propos de Selye, ou McEwen par exemple, vous pourrez avoir une définition de ce qu'est un stress (mal définit dans votre propos). De plus,vous apprendrez qu'il existe un système autonome activé par l'hypothalamus (zone ne faisant pas partie du PFC mais qui est sous corticale) libérant des catécholamines et préparant votre organisme à la lutte ou la fuite du stress (Cannon 1929). D'autre part, il y a l'activation de l'axe HPA (hypothalamo-pituitary adrenal axis) qui a pour finalité la libération de cortisol chez l'humain stéroïde synthétisé à partir du cholestérol (Antoni 1986). Bref le cortex préfrontal, a effectivement un lien avec le stress. Une sous partie (le cortex préfrontal médian) a des projections qui pour la faire courte innerveront l'hypothalamus pour moduler la réponse au facteur de stress. En outre ce n'est pas la seule sturcture régulatrice puisque l'amygdale et l'hippocampe sont aussi impliquées dans cette régulation. En gros, le cerveau en fonction de son passé (expériences) et de son génome (facteur génétique), analysera la situation et donnera une réponse physiologique et comportementale. Mais vous conviendrez que ce n'est pas le PFC qui en est le centre.
Dernière chose, l'homme c'est toujours servi de son PFC, il n'a pas été juste limbique! Comme vous le signalez au début de votre texte, l'homo sapiens sapiens a un PFC! Comme dans votre texte l'homme se réfère a l'homo sapiens sapiens, vous serez d'accord que l'homme a toujours eu un PFC. Effectivement, pour Broca le système limbique est primitif et se retrouve dans d'autre espèce que l'homme dite moins évoluée! Mais d'une part le système limbique comme il a été définit par Broca est en constante évolution à l'heure actuelle, se sont les espèces avant la notre qui ne pouvaient pas se servir du PFC n'en n'ayant pas, comme les reptiles.
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Stress , bourse avec cortex préfrontal  Empty Re: Stress , bourse avec cortex préfrontal

20/7/2010, 12:04 am
merci à Sahul.jih
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Stress , bourse avec cortex préfrontal  Empty Re: Stress , bourse avec cortex préfrontal

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