Easy Trading
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Aller en bas
f.guig
f.guig
Admin
Admin
Messages : 442
Date d'inscription : 08/11/2009
Age : 46
Localisation : var
https://easytrading.forumactif.com

Pourquoi le pétrole frappera 175$ US et retombera à jamais Empty Pourquoi le pétrole frappera 175$ US et retombera à jamais

8/11/2009, 2:14 pm
Permalink 13/10/09 18:23, François Pouliot / Général, 1147 mots
Entendu parlé de Jeff Rubins?

Oui, très certainement. Dans son livre « Why your world is about to get a whole lot smaller » l’ancien économiste de CIBC Marchés mondiaux prédit que d’ici 3 à 5 ans, le prix du pétrole aura grimpé à plus de 200 $ US le baril. Et que l’on sera à plus de 100$ d’ici 12 à 20 mois.

Non pas qu’il y aura nécessairement disette, mais tout simplement parce que les gisements qui permettront de répondre à la demande auront des coûts d’exploitation trop élevés. Il faudra que les prix montent pour permettre leur mise en production, sinon, ils monteront tout de même parce qu’on manquera de pétrole.

L’auteur voit la mondialisation aux portes de la remise en question, en raison de coûts de transport qui deviendront prohibitifs.

Il a maintenant un contrepoids: les analystes pétroliers Paul Sankey, Sylvio Micheloto et David Clark, de la Deutsche Bank.

Du moins sur la hauteur de l’ascension, et surtout sur ce qui suivra

Dans une recherche qui vient d’être publiée, le trio en vient à la conclusion suivante : le prix du pétrole touchera les 175 $ US le baril (en dollars 2009), mais pas tout de suite. Plutôt en 2016. Puis, il entrera dans une formidable vrille qui le fera redescendre à 70 $ US d’ici 2030.

CE QUI ARRIVA AVEC L’HUILE DE BALEINE

Retour sur la période 1800-1880, alors que le monde s’éclairait à l’huile de baleine?

Difficile de reproduire le graphique ici. Il n’en reste pas moins que les courbes de l’évolution des prix et de l’évolution de la production sont intéressantes à comparer.

Vers la période 1840-1855, la production d’huile de baleine atteignit un sommet, tout comme les prix. Le marché n’anticipait aucune baisse de la demande dans l’avenir étant donné la croissance des populations et des économies. L’offre cependant soulevait des interrogations alors que les stocks de baleines diminuaient. Un jour, on allait manquer de mammifères.

Au mois d’août 1859, un ancien colonel à la retraite, Edwin Drake, eut l’idée de forer le sol de Titusville, en Pennsylvanie, avec une pompe de bateau à vapeur. À la surprise générale, y inclus la sienne, le pétrole jaillit.

C’en était fait de l’ère de l’huile de baleine.

Il fallut quelques années avant que l’hydrocarbure ne remplace le combustible animal, mais la production recula sans cesse, et les prix se mirent à faire marche arrière.

En fait, ils avaient déjà commencé à faire marché arrière, des prix trop élevés ayant détruit de la demande. Celle-ci poursuivit néanmoins lentement sa descente.

POURQUOI IL RISQUE D’ARRIVER LA MÊME CHOSE AVEC LE PÉTROLE

La plupart des prévisionnistes qui tablent sur un prix à 200$ US et plus à perpétuité ne s’attarde qu’à une chose : la capacité de la planète à répondre à une demande sans cesse croissante, particulièrement du côté asiatique.

Les analystes de la Deutsche Bank ont cependant bâti un modèle qui tient compte d’une variable souvent ignorée : la substitution.

Une fois intégrée, celle-ci a un effet « baleine ».

Oui le pétrole continuera à grimper d’ici 2016 parce qu’il a besoin d’aller à des niveaux encore plus élevés pour que la population du globe se tourne réellement vers des alternatives et ne fasse décrocher la demande. Et aussi parce qu’il faut donner le temps aux technologies de gagner en efficacité.

Dans le détail : pourquoi le pétrole grimpera encore, puis décrochera

Les analystes estiment que la majorité de la production pétrolière est contrôlée par des pays où les gouvernements sont en fait les réels producteurs. C’est le cas de l’OPEP et en bonne partie de la Russie, du Mexique et du Brésil.

Ces pays n’investissent actuellement pas suffisamment pour permettre à la capacité de production de croître. Ils allouent leurs capitaux à d’autres investissements publics, subventionnent souvent la demande locale avec des prix très faibles pour leurs produits pétroliers. L’argent qui devrait aller au développement de nouvelles réserves, n’y va malheureusement pas suffisamment. Et ce même lorsque le pétrole grimpe.

Cela ne veut pas dire qu’il ne se fait pas d’investissements. Les grands producteurs affichaient des dépenses en capital de 150 G$ en 2000. Elles sont aujourd’hui de 360 G$, après avoir touché 500 G$ en 2008. Insuffisant, malheureusement. La production de ces compagnies au cours de la période n’a grimpé que de 1,8%.

C’est cette croissance trop faible de l’offre par rapport à celle de la demande qui devrait amener le prix du pétrole autour de 175 $ US en 2016.

À ce niveau toutefois, comme on l’a observé avec l’huile de baleine, la demande devrait tout simplement casser.

Deux fois dans le passé, le phénomène s’est produit sur le marché pétrolier américain. Au milieu des années 70, sous l’effet de la crise, les dépenses en pétrole atteignirent 6,5% du PIB. Il s’ensuivit une destruction importante de la demande. Le phénomène se produisit à nouveau en 1979-1980, lorsque le ratio toucha les 9%.

De tels niveaux n’ont jamais été atteint depuis, le ratio se promenant généralement sous les 4%. En 2016, toutefois, il devrait toucher les 7,5%.

Comme dans le passé, les Américains devraient alors modifier leurs comportements.

La Deutsche Bank estime que le monde industriel accentuera le recours au gaz naturel, qui en plus d’être moins cher que le pétrole, est beaucoup plus abondant, accessible et moins coûteux à développer.

Surtout, on assistera à une transformation du marché de l’automobile. La voiture hybride, qui représente près de 4% des ventes totales de l’industrie US, devrait représenter en 2015 plus de 10% des ventes, puis plus de 25% en 2020 et plus de 75% en 2030.

L’impact sera majeur sur la consommation d’essence. En 2020, la maison prévoit qu’un véhicule léger neuf aura en moyenne une consommation de 44 milles au gallon, une amélioration de plus de 50% sur la moyenne actuelle de 29 milles au gallon.

Constat?

Si la Deutsche Bank a raison, le monde pourrait bien effectivement connaître une transformation radicale.

- Les pays arabes s’appauvriront. L’OPEP, plutôt que de contrôler les prix pourrait voir ses joueurs entrer en guerre commerciale pour tenter de conserver leurs parts de marché.

- L’Alberta et le Canada devront vraisemblablement faire une croix sur la prometteuse richesse des sables bitumineux.

- Les actionnaires de pétrolières qui n’auront pas lu correctement le changement verront leur fortune s’éroder.

En attendant, préparons nous cependant quand même à des hausses du prix de l’essence…



Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum