France/crise: un quart des sociétés sous LBO traversent une mauvaise passe

AFP 16.11.09 | 15h34



Face à la crise, près d'un quart des entreprises françaises ayant fait l'objet d'un rachat par endettement ("leveraged buy-out") rencontrent des difficultés, selon une étude publiée lundi par l'Association française des investisseurs en capital (Afic). Selon cette enquête, réalisée par Opinion Way, 22,8% des entreprises sous LBO rencontraient des difficultés au 30 juin, 14% ne parvenant même plus à rembourser leurs échéances sur les emprunts souscrits. "C'est beaucoup, on n'a jamais vu ça dans l'histoire des LBO", a estimé le président de l'AFIC, Jean-Louis de Bernardy, lors d'une conférence de presse. "Mais la situation est sous contrôle" et "la majorité des opérations de LBO résistent bien à la crise", puisque 77,2% des sociétés concernées ne connaissaient "pas de problème particulier" à fin juin, a-t-il souligné. Selon lui, seules 10% des entreprises connaissent des "difficultés graves", lorsque les banques n'acceptent de rééchelonner les prêts qu'avec un nouvel apport de fonds propres (7,4% des cas) ou que les négociations avec ces dernières échouent, donnant lieu à des "difficultés non réglées" (1,8%). Cette étude a été conduite du 1er au 16 octobre sur l'ensemble des investisseurs en capital, membres de l'Afic, comptant dans leur portefeuille des entreprises supportant une dette de type LBO. Sur 122 sociétés interrogées, 86 ont répondu, représentant un portefeuille de 968 entreprises sous LBO et cumulant 73% du total des montants investis en LBO sur la période 2003-2008, soit 25,4 milliards d'euros. Selon l'Afic, la France compte au total quelque 1.500 sociétés sous LBO. "Contrairement à certaines idées reçues, les entreprises sous LBO ne sont pas plus affectées par la crise économique que les autres", a souligné le président de l'Afic. Sur le millier d'entreprises étudiées, 46 ont fait l'objet depuis le 1er octobre 2008 d'une procédure collective (ouverte sur jugement du tribunal de commerce ou du tribunal de grande instance lorsqu'une entreprise est en difficulté). Pour 14 d'entre elles, cela a débouché sur une cessation d'activité. Interrogés sur leurs prévisions de l'évolution du nombre d'entreprises sous LBO en difficulté à fin 2009, 51% des répondants ont estimé que celui-ci serait stable, contre 20% prévoyant une augmentation de ce nombre, et 17% sa diminution. "Rien à ce stade ne (...) laisse penser" que la situation peut encore se détériorer, mais il faut que "l'ensemble des acteurs continue de faire preuve de vigilance", a estimé M. de Bernardy.