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BoubouPanda
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Les pays émergents luttent contre la chute du dollar Empty Les pays émergents luttent contre la chute du dollar

22/11/2009, 9:36 pm
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Les pays émergents luttent contre la chute du dollar
LE MONDE


Malgré les efforts verbaux de l'administration américaine se déclarant en faveur d'un dollar fort, le billet vert ne se redresse pas. Le taux de change effectif du dollar - moyenne des taux de change bilatéraux du dollar par rapport à 6 monnaies (euro, yen, livre sterling, dollar canadien, couronne suédoise, franc suisse) pondérée par les échanges commerciaux - reste à son plus bas niveau depuis un an.

Pourtant le dispositif de soutien des Etats-Unis est monté d'un cran cette semaine, avec l'intervention du président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, sur le sujet de la monnaie, à propos duquel la banque centrale ne s'exprime presque jamais puisque la politique de change est du ressort de l'administration américaine. "Nous sommes attentifs aux implications liées aux changements de valeur du dollar", a indiqué lundi 16 novembre M. Bernanke, ajoutant que la politique de la Fed "contribuera à faire en sorte que le dollar soit fort et source de stabilité pour le système financier mondial".

Mais pour les puissances émergentes, ces paroles ne sont pas suffisantes. Elles voient leur monnaie s'apprécier face au dollar avec l'afflux de capitaux étrangers venant s'investir dans leurs économies. Or cet argent provient en grande partie d'un mouvement de spéculation, également appelé "carry trade" : les investisseurs empruntent des capitaux dans une devise où les taux sont faibles - actuellement le dollar - et les réinvestissent dans d'autres monnaies à plus forte rémunération - les marchés émergents, les matières premières, et des pays comme l'Australie, où les taux sont élevés.

Après des interventions directes sur le marché des changes, pour affaiblir leur devise, certains pays émergents ont commencé à prendre des mesures pour contrôler les flux de capitaux.

Au Brésil, où le real a gagné 41,5 % face au dollar depuis début mars, le gouvernement a annoncé mercredi la mise en place d'une taxe de 1,5 % sur les ADR (American Depositary Receipt), ces certificats boursiers qui étaient utilisés par les étrangers pour investir dans la Bourse brésilienne en contournant la précédente taxe de 2 % mise en place il y a un mois sur les entrées de capitaux étrangers.

"TAUX TROP BAS"

En Corée du Sud, où le won a pris 36,5 % face au dollar depuis début mars, la Banque centrale a annoncé qu'elle allait accentuer le contrôle sur les entrées de capitaux étrangers, en contraignant notamment les banques à investir au moins 2 % de leurs avoirs étrangers en actifs financiers notés A ou plus par les agences de notation.

En Russie, le président de la banque centrale, Sergueï Ignatiev, a suggéré cette semaine qu'il serait peut-être utile de prendre de "légères mesures" pour contrôler les flux de capitaux. A Hongkong, le responsable de l'autorité monétaire, Norman Chan, a prévenu que la hausse des flux de capitaux posait un problème à toute l'Asie.

Malheureusement pour ces pays, les observateurs jugent que le dollar aura du mal à se redresser tant que la politique monétaire américaine sera aussi généreuse. Pour l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a publié ses perspectives économiques jeudi, le taux directeur de la Fed "est censé rester constant jusque vers la fin de 2010", avant d'être peu à peu relevé pour atteindre "2,25 % à la fin de 2011".

Mercredi, James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint Louis - qui ne votera à la Fed qu'en 2010 - a semé le doute auprès des marchés financiers. Il a rappelé que, lors des deux dernières crises (1990-1991 et 2000-2001), la Fed "a laissé passer deux ans et demi à trois ans après la fin de la récession avant de commencer à augmenter le taux directeur" - ce qui situerait la première hausse des taux en 2012. Mais, a-t-il prévenu, "l'argument du "taux trop bas trop longtemps" (qui favorise le développement des bulles d'actifs) pourrait peser lourdement sur les décisions cette fois-ci".

Pour les analystes de la Société générale, il est plus prudent que les investisseurs financent dans une devise autre que le dollar leurs stratégies de "carry trade". En yens, par exemple, où la banque centrale "risque fort d'être en retard sur ses collègues du G4 pour ce qui est de la mise en application de sa stratégie de sortie".

Cécile Prudhomme
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