Dubaï protégé par Abu Dhabi
30/11/2009, 1:52 pm
Dubaï protégé par Abu Dhabi
[ 30/11/09 ]
La faillite d'un Etat souverain est rarissime, mais celle de Dubaï paraît d'autant moins envisageable que l'émirat dispose d'un joker de poids : son voisin d'Abu Dhabi, auquel il est associé au sein de la fédération de sept entités, les Emirats arabes unis, créée en 1971.
« Jamais Abu Dhabi ne laissera tomber son petit frère dispendieux » , souligne un diplomate local « car il y va de sa crédibilité » . Une faillite de Dubaï provoquerait une onde de choc dans tout le golfe Persique à côté de laquelle les remous boursiers mondiaux des derniers jours passeraient pour une plaisanterie. En outre, tout en critiquant l'aspect flamboyant, voire imprudent de Dubaï, Abu Dhabi profite du dynamisme de son voisin, ainsi que de la qualité de sa plate-forme aéroportuaire. Les firmes d'Abu Dhabi sont implantées à Dubaï, à une heure de route, et ont participé à l'euphorie immobilière.
Des réserves phénoménales
Certes, Abu Dhabi, qui abrite la capitale des Emirats arabes unis, ne peut pas renflouer Dubaï pour un montant sans limites, mais il dispose de réserves qui semblent sans communes mesures avec les créances pesant sur Dubaï. Des réserves pétrolières, tout d'abord, puisque l'émirat est assis sur environ 8 % des réserves mondiales prouvées de pétrole, qui lui permettent de figurer au troisième rang mondial des exportateurs de pétrole.
Et des réserves financières : Adia, le fonds souverain d'Abu Dhabi, est le plus important du monde, avec des actifs évalués à 650 milliards de dollars avant la crise financière mondiale. Un montant sans doute amputé depuis lors mais qui permet de mobiliser des ressources en cas de besoin. Le service de la dette de Dubaï l'an prochain s'élève à 13 milliards de dollars. Abu Dhabi avait déjà déboursé 10 milliards en février dernier pour aider Dubaï.
Ce qui se profile en revanche, c'est une « reprise en main » de Dubaï par son voisin en contrepartie de son assistance qui irait bien au-delà d'une entrée au capital dont Abu Dhabi rêve depuis des années -d'Emirate Airlines, une des compagnies aériennes les plus prestigieuses au monde, ainsi que de Dubai Port, quatrième port de conteneurs de la planète. Le pilote de la restructuratuion des dettes et des programmes de chantiers de Dubaï est désormais Abu Dhabi.
Y. B., Les Echos
[ 30/11/09 ]
La faillite d'un Etat souverain est rarissime, mais celle de Dubaï paraît d'autant moins envisageable que l'émirat dispose d'un joker de poids : son voisin d'Abu Dhabi, auquel il est associé au sein de la fédération de sept entités, les Emirats arabes unis, créée en 1971.
« Jamais Abu Dhabi ne laissera tomber son petit frère dispendieux » , souligne un diplomate local « car il y va de sa crédibilité » . Une faillite de Dubaï provoquerait une onde de choc dans tout le golfe Persique à côté de laquelle les remous boursiers mondiaux des derniers jours passeraient pour une plaisanterie. En outre, tout en critiquant l'aspect flamboyant, voire imprudent de Dubaï, Abu Dhabi profite du dynamisme de son voisin, ainsi que de la qualité de sa plate-forme aéroportuaire. Les firmes d'Abu Dhabi sont implantées à Dubaï, à une heure de route, et ont participé à l'euphorie immobilière.
Des réserves phénoménales
Certes, Abu Dhabi, qui abrite la capitale des Emirats arabes unis, ne peut pas renflouer Dubaï pour un montant sans limites, mais il dispose de réserves qui semblent sans communes mesures avec les créances pesant sur Dubaï. Des réserves pétrolières, tout d'abord, puisque l'émirat est assis sur environ 8 % des réserves mondiales prouvées de pétrole, qui lui permettent de figurer au troisième rang mondial des exportateurs de pétrole.
Et des réserves financières : Adia, le fonds souverain d'Abu Dhabi, est le plus important du monde, avec des actifs évalués à 650 milliards de dollars avant la crise financière mondiale. Un montant sans doute amputé depuis lors mais qui permet de mobiliser des ressources en cas de besoin. Le service de la dette de Dubaï l'an prochain s'élève à 13 milliards de dollars. Abu Dhabi avait déjà déboursé 10 milliards en février dernier pour aider Dubaï.
Ce qui se profile en revanche, c'est une « reprise en main » de Dubaï par son voisin en contrepartie de son assistance qui irait bien au-delà d'une entrée au capital dont Abu Dhabi rêve depuis des années -d'Emirate Airlines, une des compagnies aériennes les plus prestigieuses au monde, ainsi que de Dubai Port, quatrième port de conteneurs de la planète. Le pilote de la restructuratuion des dettes et des programmes de chantiers de Dubaï est désormais Abu Dhabi.
Y. B., Les Echos
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